Israël approuve un plan pour s'emparer de l'ensemble de la bande de Gaza : un tournant dans le conflit 

Israël approuve un plan pour s'emparer de l'ensemble de la bande de Gaza : un tournant dans le conflit

Le cabinet politico-sécuritaire israélien a donné son feu vert, dans la nuit de dimanche à lundi, à un plan audacieux visant à prendre le contrôle total de la bande de Gaza, et ce, pour une durée indéterminée. Cette décision survient après la rupture du cessez-le-feu entre Israël et le Hamas à la mi-mars, un événement qui a déclenché une intensification des hostilités et permis à Israël de prendre possession d'environ 50 % du territoire gazouï.

Le plan a été approuvé lors d’un vote au sein du gouvernement israélien, quelques heures après l'annonce de l'appel de dizaines de milliers de réservistes israéliens à rejoindre l'armée pour renforcer les opérations militaires en cours. L'objectif avoué de ce plan est double : vaincre le Hamas et libérer les otages encore détenus par le groupe islamiste à Gaza.

Cependant, cette offensive pourrait également entraîner des conséquences humanitaires dramatiques pour la population gazaouie. Les responsables israéliens ont confirmé que l'un des effets attendus de l'opération serait d'entraîner le déplacement massif de Palestiniens vers le sud de Gaza. Cela risque de provoquer une exacerbation d'une crise humanitaire déjà critique, en raison des conditions de vie catastrophiques dans la région.

La famine, une menace imminente

L'extension des opérations militaires israéliennes a conduit à la rupture totale de l'acheminement de l'aide humanitaire, y compris des vivres, du carburant et de l'eau. En conséquence, Gaza fait face à la pire crise humanitaire en près de 19 mois de guerre, avec des pénuries alimentaires sévères et des vagues de pillages. Les responsables israéliens justifient cette interruption en expliquant qu'elle vise à affaiblir le Hamas, notamment en empêchant le groupe islamiste d’accaparer l’aide pour renforcer ses capacités.

La situation humanitaire s'aggrave de jour en jour, et les Nations Unies ont exprimé leur inquiétude quant à l'ampleur de la famine qui menace la population civile. Des centaines de milliers de Gazaouis risquent de se retrouver dans une situation de survie extrême si les conditions continuent de se détériorer.

Un projet controversé d’expulsion "volontaire"

Le plan adopté par Israël comprend également un volet diplomatique délicat : les autorités israéliennes ont annoncé être en contact avec plusieurs pays concernant une proposition de "déplacement volontaire" des Gazaouis. Cette idée, formulée par le président américain Donald Trump, vise à transférer la population palestinienne hors de Gaza, dans un contexte où les tensions politiques sur la région sont exacerbées. Ce projet, déjà très controversé, a suscité des condamnations internationales, notamment de la part des alliés d’Israël en Europe et dans le monde arabe.

Israël justifie cette proposition en la présentant comme une solution aux tensions croissantes entre le Hamas et les forces israéliennes. Toutefois, cette initiative a été largement rejetée, et des questions éthiques sur la viabilité d'un tel déplacement forcé sont régulièrement soulevées.

Vers une impasse dans les négociations de cessez-le-feu

Les négociations pour un cessez-le-feu durable semblent aujourd'hui dans une impasse, malgré les efforts des médiateurs internationaux pour obtenir un accord entre Israël et le Hamas. Depuis des semaines, Israël fait pression sur le Hamas pour qu'il libère les otages restants, tandis que le groupe islamiste continue de résister à toute forme de compromis.

Cette nouvelle escalade dans le conflit soulève de nombreuses interrogations sur les perspectives de paix à long terme et sur l’avenir de Gaza, alors que la communauté internationale, divisée, peine à proposer une solution qui pourrait apaiser les tensions croissantes. Les mois à venir seront cruciaux pour déterminer l’évolution de cette situation dramatique, tant sur le plan militaire que humanitaire.